L'Aïd el kebir.

     Moutons au bord de la route                                                Soirée d'été à Azazga

Beaucoup de bonnes choses à tous à l'occasion de cette fête du sacrifice. Cela me rappelle les quelques fois où j'étais présent chez mes parents et que mon père s'occupait du mouton. Il y avait une grande effervescence à la maison car dès que mon père revenait de la mosquée, tôt dans la matinée tout devait être fin prêt. Il y avait un rituel et chacun veillait à ne pas se rater. Dès que la bête est au sol, ma mère s'empressait de nous mettre du sang du mouton sur le front pour nous protéger et nous rendre plus forts. Il fallait ensuite s'essayer à souffler sous la peau pour la dépecer. Devant notre incapacité mes frères et moi à le faire, mon père se saisissait de la patte et en un rien de temps le peau était prête au dépeçage. Nous nous essayions aussi à cette tâche mais très vite notre père le faisait pour aller plus vite et avec soin. Il faut dire qu'il se pressait car d'autres moutons l'attendaient chez mes oncles lesquels appréhendaient ce moment car ils ne savent pas le faire. Mon père disait souvent qu'il fallait qu'on apprenne car après on ne trouverait personne pour nous le faire.
Après il ya les visites chez les tantes, les soeurs mariées, la famille et il faut à chaque manger de succulents gateaux et plats mijotés. Ce sont des moments où on pense aussi à ceux qui n'ont rien et ma mère avait toujours quelque chose à leur donner. Ce sont des instants qui rapprochaient les gens et les vieilles querelles sont oubliées.
Cette année, je passe l'Aïd à Mayotte qui est un jour férié, les Mahorais vont sûrement le fêter à leur façon, ce matin très tôt les muezzins ont rivalisé d'appels à la prière pour nous réveiller. Je pense à ma famille et à nos retrouvailles prochaines.